Enquête inédite au pays des crop circles
L'icône miraculeuse de Garges lès Gonnesse
Je devais animer une conférence sur les crop circles lundi 12 avril à côté de Senlis, il m’a semblé évident de passer à Garges lès Gonesse où un phénomène extraordinaire se produit depuis quelques mois.
D’une icône représentant la Vierge et l’Enfant suintent des gouttes d’huile qui perlent depuis les yeux de la Madone et de ceux de l’Enfant Jésus. Le liquide s’est répandu le long du mur en grande quantité et le phénomène s’est arrêté à Pâques. (Cette étrange scène aurait débuté le 12 février dernier, c'est à dire le vendredi qui précède le Carême…)
J’ai vu l’icône et j’ai pu mesurer le taux vibratoire comme je le fais pour les crop circles. En unité Bovis j’ai obtenu 80 000 UB, ce qui est particulièrement positif et important.
J’ai aussi mesuré l’huile.
Pour moi il n’y a aucun doute sur l’honnêteté des gens qui habitent ce lieu béni. Je vous invite à vous informer sur ce signe.
Faire un parallèle entre ce phénomène et les crop circles peut choquer ceux qui n’ont pas encore fait le lien entre les apparitions Mariales et les forces telluriques. La terre est une entité vivante, Gaïa se manifeste régulièrement…. C’est un message divin.
J’en ai beaucoup parlé dans mon premier livre « Des cercles dans la nuit » écrit en 2005.
La basilique du Puy en Velay a été construite après l’apparition de la « Vierge » qui eut lieu sur une table de dolmen. Cette pierre plate est toujours actuellement près du chœur de l’édifice. De même que la grotte de Lourdes était déjà connue pour ses manifestations bien avant les apparitions, la grotte de Massabielle ….. Belisama :
"Le nom celtique de Belisamaest attesté par une vingtaine de toponymes français ... fameuse grotteoù Bernadette Soubirous verra plus tard l' "immaculée conception" en "Massabielle", anagramme de la déesse
A Toulouse en 1990, la même icône ??
C'est assez curieux de trouver le même phénomène à Toulouse, il y a 20 ans. Cette manifestation étrange n'est pas rare.
C’est une invitation à lâcher notre mental et à voir avec le cœur. Pas facile en effet, mais dans ce cas il n’y a que la force de la foi qui ouvre les horizons. Demain nous en saurons un peu plus sur les ondes et la transmutation des éléments.Sur l'Icône nous trouvons de l’huile, dans les agroglyphes c’est de la poudre de silicium! Et la science n' a aucune explication pour le moment.
Notre monde semble de plus en plus s’ouvrir sur d’autres plans, nous atteignons les limites du rationnel. Mais au-delà du rationnel… il existe une autre réalité, parfois plus réelle que notre quotidien plombé d’illusions. Oui nous sommes limités et bien souvent nous ne nous en rendons pas compte.
Ecrit le 14 avril Umberto Molinaro.
VIDEO : http://www.youtube.com/watch?v=N-WKgoWi9hQ
http://www.youtube.com/watch?v=KUe56STUmXE
Miracle dans la presse. Des journalistes en odeur de sainteté.
http://graecorthodoxa.hypotheses.org/540
11 mars 2010
J’avais à peine fini mon compte rendu sur la légende de saint Nicolas— un saint myroblyte —, quand le téléphone sonna. Une voix jeune, entreprenante, me demanda quelle était mon opinion sur l’icône miraculeuse du Val-d’Oise.
J’en ignorais tout. Car on n’en parlait dans aucun recueil de miracles, dans aucune Vie de saint byzantin. L’icône de Garges-lès-Gonesse faisait simplement l’actualité depuis deux jours. Dans un pavillon de la banlieue parisienne, chez des orthodoxes relevant de la juridiction du patriarcat d’Antioche, une icône de la Vierge dégageait des petits filets gras qui coulaient sur le mur. Un début de pèlerinage, avec plus de trente visiteurs par jour, était en train de se mettre en place.
Totalement incompréhensible pour le profane, le phénomène de la myroblysis — ou écoulement miraculeux d’huile — est bien connu des byzantinistes et plus généralement des spécialistes de l’Orient chrétien. Je renvoie à ce sujet à l’excellent article de Béatrice Caseau, «Parfum et guérison dans le christianisme ancien et byzantin: des huiles parfumées des médecins au myron des saints byzantins», dans V. Boudon-Millot, B. Pouderon, Les Pères de l’Eglise face à la science médicale de leur temps, Paris 2005, p. 141-192. Fort heureusement, on trouvera maintenant la quasi-totalité de cet article sur Google Books, et sa lecture est particulièrement recommandée en ces temps où le myron fait bien étrangement parler de lui.
Car la presse la plus sérieuse s’est penchée sur l’icône de Garges-lès-Gonesse ces derniers jours. Et, à la suite d’une communication de France Info et d’une dépêche de l’AFP, de nombreux journaux français ou étrangers se sont intéressés aux saintes huiles: Le Monde, La Croix, Le Parisien, etc. Les Inrockuptibles, journal que je n’ai jamais ouvert, je le confesse, me fit l’honneur de me demander quelques explications. Le texte que je leur envoyais le soir même par mail est intégralement donné ci-dessous. Quant à l’article qui en fut tiré, il est déjà sur Internet: Inrock.com.
Mais qu’est-ce qui a suscité cet engouement? La vide de l’actualité aurait-il poussé les journalistes à ces ultimes retranchements de l’information? L’esprit critique, athée ou anticlérical, aurait-il connu un réveil? L’exotisme religieux, aux portes de Paris, aurait-il suscité l’émotion? Non, sans doute. Alors miracle, mais surtout miracle dans la presse, car l’intérêt que les journaux viennent de montrer pour la myroblysis me semble, à vrai dire, tout à fait nouveau.
Interview donnée le 9 mars 2010 à Soline Ledésert, Les Inrockuptibles
Quel est le statut des miracles dans la religion orthodoxe?
Tout d’abord je vous fais remarquer qu’il faut dire confession orthodoxe, par opposition à la confession catholique et la confession protestante. Il s’agit en fait des trois principales expressions de la religion chrétienne. Orthodoxes et catholiques se sont séparés lors du grand schisme de 1054, mais ils possèdent un grand fond de traditions communes. Ainsi, ils ont la même perception et interprétation des phénomènes miraculeux, basées en particulier sur le Nouveau Testament, qui témoigne des miracles du Christ, mais aussi de ce commandement qu’il a donné à ses disciples : «Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons» (Lc 9, 1, Mt 10, 1).
Pour les orthodoxes comme pour les catholiques, les miracles sont donc l’effet de la puissance divine manifestée au travers d’intermédiaires: saints hommes, reliques des saints défunts, objets matériels évoquant la sainteté (tombeaux ou vêtements des saints, par exemple). Les icônes, qui sont aussi considérées comme des intermédiaires entre le Chrétien et son Dieu, sont particulièrement à même de remplir cette fonction. Ainsi, le passage entre le monde d’ici-bas et l’au-delà se fait en elles dans les deux sens : en vénérant l’image, le Chrétien trouve un support de son adoration de Dieu et une fenêtre vers l’au-delà; de son côté, la puissance divine peut aussi se manifester à travers elles, par des signes miraculeux.
La présence de l’huile comme élément d’une médecine céleste est fréquente dans l’hagiographie, tant dans les vies de saints orientaux (par exemple: Miracles de Saint Démétrius, 6e-7e siècles, Vie de Saint Nicolas de Myre, 8e-9e siècles) qu’occidentaux (les Sept livres de miracles de Grégoire de Tours, 6e siècle ).
Auriez -vous quelques exemples de miracles historiques chez les Orthodoxes?
Comme il est question d’icône miraculeuse, je vous donnerai quelques exemples de miracles liés à des icônes.
• Miracles de l’icône de la Vierge des Blachernes à Constantinople, à l’époque byzantine. Cette icône est très célèbre. Elle aurait permis aux Byzantins de repousser les Avars en 626, les Arabes, en 717, les Russes, en 864. Elle était d’ailleurs le lieu d’un miracle habituel qui se produisait tous les vendredis. L’église où elle était conservée a été détruite par un incendie en 1434.
• Miracles de la Vierge de Vladimir. Icône byzantine offerte par le patriarche de Constantinople au grand-duc de Kiev en 1131. Aux 14e-15e siècles, elle a sauvé trois fois Moscou: invasion de Tamerlan en 1395, hordes tatares en 1451 et 1480. Elle est aujourd’hui exposée dans un lieu spécial (où le culte est permis et où les fidèles sont toujours présents) de la galerie Tretiakov à Moscou.
• Miracles de la Vierge “à trois mains”. Elle aurait permis la guérison de la main de saint Jean Damascène au 8e siècle. Saint Sabas (mort en 1235) l’aurait ramenée en Serbie après un voyage en Palestine. En 1459 elle fut transportée au monastère de Chilandar au Mont Athos, haut lieu de la spiritualité serbe.
• Miracles de l’icône de l’Annonciation de l’île de Tinos, en Grèce. L’icône, découverte en 1822 à la suite de visions, a donné lieu à l’un des principaux pèlerinages de la Grèce moderne, qui se perpétue jusqu’à nos jours, avec de très nombreuses guérisons constatées par l’Eglise.
Comment comprendre cette actualité: est-ce extrêmement rare, plutôt courant?
Il s’agit d’un phénomène assez courant dans les récits hagiographiques. Je vous renvoie à l’article de Mme Béatrice Caseaux sur Google Books, qui dresse un historique depuis la période du christianisme primitif. Pour résumer, je dirai que l’usage des huiles (parfumées ou non) dans la médecine antique, combiné à la valeur symbolique de l’huile dans le culte chrétien (voir par exemple le sacrement de l’onction, et par extension la pratique de l’onction des malades), a donné lieu à cette perception de l’huile comme une des manifestations de la divinité. L’huile parfumée, comme tout ce qui sent bon d’ailleurs, est une expression de la vie céleste, un effluve venu du Paradis. Il est normal que les huiles parfumées, que les témoins disent avoir vu couler des icônes miraculeuses, soient considérées comme des signes de la divinité.
Ces huiles parfumées ne coulent pas seulement des icônes, mais aussi et surtout des reliques des saints. On a des récits relatant la très grande abondance et répétition de ces écoulements dans certains cas célèbres: à Chypre, en 649-650, on aurait rempli trente jarres de l’huile miraculeuse dégagée par les reliques de saint Epiphane. De même, en 1087, lorsque les marins qui emportèrent les reliques de saint Nicolas à Bari entrèrent dans son tombeau, il apparut que le sarcophage qui contenait ses restes était plein d’huile.
Les larmes d’huile d’olive ont-elles une connotation particulière dans la religion orthodoxe ? Quel sens religieux va t-on donner à ce phénomène ?
Tout d’abord, ce ne sont pas des larmes, mais plutôt le signe d’une bénédiction et d’une joie céleste. Puis cette huile n’est pas considérée comme une huile d’olive, ou de tout autre matière terrestre. Il s’agirait d’un onguent divin, qu’on appelle le myron. Il s’agit d’une huile au parfum très délicat, décrite dans plusieurs récits anciens comme d’une huile sentant les fleurs du Paradis. Le saint ou l’icône qui dégagent cette huile sont qualifiés de myroblytes. Le sens religieux donné à ce phénomène est la manifestation de la grâce divine, une grâce qui est soit prophétique, soit une protection collective ou individuelle. En effet, cette grâce peut concerner une seule personne, une famille ou une communauté monastique, une ville entière, un pays, etc.
[J'ajouterais ici, car j'ai oublié de le signaler dans l'interview, que c'est de ce phénomène que vient l'expression française être en odeur de sainteté.]
Quelle instance orthodoxe est censée se pencher sur ce phénomène pour en attester du caractère miraculeux ou non?
Il n’existe pas dans l’Orthodoxie, contrairement au Catholicisme, une instance particulière chargée de valider ce type de phénomène par une procédure spécifique. Si le phénomène se poursuit et prend de l’ampleur, s’il donne lieu à un culte populaire, qui à son tour trouve des expressions diverses (production d’hymnes, d’icônes, pèlerinages, etc.), si enfin les églises locales intègrent ces expressions du culte populaire dans des célébrations habituelles ou exceptionnelles, alors on peut parler d’une validation officieuse. Mais il est très rare que de pareils phénomènes fassent l’objet d’une validation et d’un culte général dans l’ensemble du monde orthodoxe. Ils restent généralement le fait des Eglises locales (en l’occurrence ici de l’Archevêché grec orthodoxe d’Antioche en Europe occidentale).
Comment comprendre que le patriarche grec orthodoxe se soit déplacé et ait déjà délivré une messe sur les lieux? Est-ce que cet acte équivaut à une reconnaissance officielle ou officieuse du “miracle” en tant que tel?
Le Patriarche grec orthodoxe ne s’est pas déplacé. Il y a confusion et il faut corriger cette erreur. Il s’agit du métropolite Jean Yazigi, de l’archevêché grec orthodoxe d’Antioche en Europe occidentale. Ce métropolite a son siège à Paris, il est donc compréhensible qu’il se soit rendu sur place. Dans le communiqué qu’il a délivré, Mgr Jean Yazigi est resté très vague me semble-t-il. Je le cite : « S’il y a une signification à donner à cette manifestation, c’est que la Sainte Vierge bénit cette famille, comme elle bénit aussi tous les fidèles et les êtres humains». On peut dire que l‘office qu’il a célébré équivaut à un début de reconnaissance officieuse. Mais il faut que le phénomène persiste dans le temps et présente les caractères que j’ai signalés dans ma précédente réponse pour parler vraiment de reconnaissance de la part des instances religieuses.
Photos: Icône de Garges-lès-Gonesse (Soline Ledésert). — Sarcophage considéré comme étant celui de saint Nicolas, Demre (ancienne Myre), Turquie.